« Don de la vie »

Martine RIVOIRE
Porter ses pas vers l’esprit libre.
Libre de sentir.
Respirer le paysage.
Être sur un chemin de terre qui craque sous mes pas lourds.
Suivre le sentier dans le sous-bois de buis.
L’épaule frôle le feuillage.
Un oiseau s’envole.
Écouter les bruits.
L’oiseau, la berceuse des feuilles dans le vent.
Écouter, apprécier le silence.
Ne penser à rien.
Je respire le parfum des aubépines.
Je goûte l’arôme sucré des mûres.
Mon corps s’abandonne.
Apprécier l’émanation de la terre mêlée à la mousse, aux bois des arbres.
Ne songer qu’à soi.
Humer ce bouquet de vie.
Rester.
Rester là.
Savourer.
Prendre le temps de sucer la tige d’une fleur.
Plonger dans un paradis perdu.
Se noyer dans les essences des bouleaux, des chênes verts, des charmes, des noisetiers, des hautes fleurs sauvages.
S’enivrer.
Rester là, devant un arbre déraciné.
Le caresser.
Lui parler.
Sentir la rugosité de son écorce.
De la pousse qui se dérobe de son tronc.
Dévorer des yeux un monde microscopique, les fourmis, les cloportes, les milles pattes.
Ne pas piétiner.
Préserver le trésor dans son écrin.
Le vert des feuilles, l’ocre de la terre, l’anis des jeunes pousses, le rouge des baies sauvages, le mauve des chardons ardents, le bleu du ciel.
En prendre plein les yeux.
Et ce rayon de soleil qui traverse la feuille pour lui donner bonne mine.
Panachage de verdure.
Couleurs chaudes des tournesols en contre bas dans la vallée.
Les verts chatoyants des arbres dans cette mosaïque de couleur.
Correspondances des complémentaires.
Équilibre.
Douceur de vivre.

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