« Doucement, elle s’est éloignée du bord »

Yanik VACHER-LETELLIER

Longtemps elle était restée au bord. Balbutiante. Trébuchant sur les «Longtemps elle était restée au bord. Balbutiante. Trébuchant sur les « comme il faut  », les « comme on doit être  » et les «  il n’y a qu’à  ». Rares moments de plaisir liés aux mots, à la musique. Instants de douceur volés au gré d’une sieste sous l’arbre, d’un plateau de fruits de mer, de la dégustation d’un vin. Doucement elle s’est éloignée du bord. À la découverte de son monde, elle est allée. Ombre parmi nos fantômes nous l’avons laissé faire. Pilules bleues et pilules roses sont devenues compagnes de route. Retranchement du corps, engourdissement des sens. Pur esprit en suspens, elle a attendu, interpellé parfois. Jamais entendue ou si mal. Jamais admise ou sous conditions. Elle a erré. Se heurtant à elle-même, se faisant horreur, elle a lutté pour mieux retomber. Corps à l’abandon, seul l’esprit se refuse à lâcher, qui poursuit son chemin. Négligé, épuisé, le corps a protesté. Et, dans la douceur d’un soir, l’a contrainte à lâcher prise, l’a contrainte au repos. À mourir. comme il faut », les « comme on doit être » et les « il n’y a qu’à ». Rares moments de plaisir liés aux mots, à la musique. Instants de douceur volés au gré d’une sieste sous l’arbre, d’un plateau de fruits de mer, de la dégustation d’un vin. Doucement elle s’est éloignée du bord. À la découverte de son monde, elle est allée.

Ombre parmi nos fantômes nous l’avons laissé faire. Pilules bleues et pilules roses sont devenues compagnes de route. Retranchement du corps, engourdissement des sens. Pur esprit en suspens, elle a attendu, interpellé parfois. Jamais entendue ou si mal. Jamais admise ou sous conditions. Elle a erré. Se heurtant à elle-même, se faisant horreur, elle a lutté pour mieux retomber.

Corps à l’abandon, seul l’esprit se refuse à lâcher, qui poursuit son chemin. Négligé, épuisé, le corps a protesté. Et, dans la douceur d’un soir, l’a contrainte à lâcher prise, l’a contrainte au repos. À mourir.


Un commentaire pour “« Doucement, elle s’est éloignée du bord »”

  1. Tellement touchant ce texte ! merci.

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