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Corps immobile

Michèle Martinetto

Léger frémissement du rideau quand la porte s’ouvre derrière le rideau souffle régulier  qui devient ronflement puis murmure pâteux imprécis bruissement des draps sous le corps qui se retourne .

    Même en étirant le bras au maximum le portable en charge est inaccessible il sonne dans le vide il sonne dans le  brouillard  dans un brouillard lointain  à demi rêvé il finira par se taire .

   Au bout de la chambre la fenêtre encadre comme un tableau de musée deux fragments d’arbre un morceau de toit rouge une once de ciel bleu   .

   Café comme un parfum de forêt tropicale  une vapeur légère flottant au-dessus d’une tasse trop chaude mais la tasse est trop loin café eau colorée tiède ni brume ni parfum .

   Impossible de se retourner à droite impossible de s’appuyer à gauche raide comme un soldat de plomb abattu d’une pichenette on peut voir au bout du lit le monticule des pieds immobiles .

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