Marie-Agnès CHAVENT-MOREL
Tu te recroquevilles entre l’armoire et le lit. On a clos les volets, pourtant la lumière coule entre les persiennes, blesse la conjonctive. Tes yeux brûlent. Les tenir fermés. Aucun apaisement, les paupières collent l’une à l’autre, gênent l’écoulement des larmes.
Dehors, les pépiements célèbrent le jour, l’été, l’éclat, le bonheur du soleil dans les arbres. Tu tentes de désolidariser ces paupières infernales. Impossible. Essai transformé en désarroi.
Solitude dans la douleur.
Tu ne sais d’où viendra le soulagement. Tu l’attends priante désordonnée. Tu te souviens dans la même pièce du râle de ton grand-père avant de mourir. Ton père y allongera son cancer en ses extrêmes douleurs.
Maisons, avez-vous chacune une pièce à souffrir ?
Recroquevillée tu attends le déploiement.
Secs les pas vers toi, secs et courts et inutiles et bruyants
La douleur nécessite le silence.